Le bal des arrivistes
Vous connaissez le film "le bal des casse-pieds" ?
Vous connaissez l'expression "le bal des faux culs" ?
A partir du 11 novembre prochain, il faudra ajouter "le bal des gens bien". Beurk, rien que le titre, j'ai déjà la nausée. Alors qu'est ce donc que ce bal des gens biens ?
Et bien ni plus ni moins que faire du vieux avec du neuf. Je m'explique.
Il y a quelques années Michel Delpech avait réalisé un album intitulé "&..." dans lequel il reprenait ses plus grands succès en duo avec les artistes de la "nouvelle scène française", expression que j'adore. C'est un peu comme cette expression French Touch, c'est tellement pratique les étiquettes, et ça permet de faire passer n'importe quel crétin alignant 3 notes sur une partition pour un futur grand espoir de la chanson française.
Delpech avait fait un carton avec cet album, et comme en France on a pas de pétrole mais on a des idées (bien souvent piquées à son voisin qui réussit quelque chose), un autre Has Been décide d'en faire de même : Adamo.
Le Franco-Belge va sortir le 11 novembre prochain un album de duos dans lequel il reprend ses plus grands titres avec la clique des chanteurs à la mode, Calogero, Renan Luce, Olivia Ruiz, j'en passe et des plus mauvais. Mais pour montrer à quel point Adamo est original il ne fait pas appel qu'à des jeunes, il y a aussi Souchon et Voulzy, les deux plus grosses faignasses de la chanson française.
Je précise en passant, que Voulzy vient aussi d'ajouter à son statut de grosse faignasse celui d'escroc musical en sortant son album Recollection au début de l'été, veritable purge nauséabonde suintant la suffisance en hommage à son album Rockollection. Avantageuse formule que voila, tous les 30 ans vous ressortez le même album en changeant un accord.
Mais revenons à Adamo.
L'avantage de ce genre de niaiserie est que tout le monde y gagne ; le chanteur ringard se fait une bonne cure de Botox musical aux côtés de ses nouveaux jeunes amis branchouille, et le jeune chanteur dans le vent peut bénéficier d'une honorable légitimité et du statut de gentil chanteur en montrant qu'il ne crache pas sur les anciens et qu'il sait combien il faut regarder le passé pour bien appréhender le futur. Que de gentils chanteurs, avec des artistes aussi gentils, ça va se bousculer au casting de la future tournée des enfoirés.
Bref, un festival de politiquement correct et d'arrivistes en tout genre. Ce que le marketing peut être obscène et vulgaire parfois.